La Poubelle et

le Kid avaient passé la nuit du 18 juillet dans un motel de Golden, au Colorado.

Le Kid avait choisi deux chambres communicantes. La porte était fermée à clé. Le Kid, déjà passablement saoul, résolut ce problème mineur en tirant trois balles dans la serrure avec l’un de ses 45.

Puis le Kid souleva l’une de ses minuscules bottes et donna un petit coup dans la porte. Elle frissonna et s’ouvrit dans un fin brouillard de fumée bleue.

– Foutue porte de merde !

Tu prends quelle chambre ? Tu choisis, ma petite Poubelle.

La Poubelle opta pour la chambre de droite et resta seul quelque temps. Le Kid n’était plus là. La Poubelle songeait qu’il devrait peut-être s’évaporer dans la nature avant que les choses ne se gâtent vraiment – mais il y avait le problème du transport – quand le Kid revint. La Poubelle s’inquiéta fort de voir qu’il poussait devant lui un caddie rempli de packs de bière Coors. Ses yeux de poupée étaient maintenant injectés de sang. Les ondulations de sa coiffure à la Pompadour se défaisaient comme des ressorts et des mèches de cheveux gras pendaient maintenant sur ses oreilles et ses joues, ce qui le faisait ressembler à quelque dangereux (et absurde) homme des cavernes qui aurait trouvé un blouson de cuir abandonné par un voyageur remontant le temps. Les pattes de lapin pendouillaient toujours de son blouson.

– Elle est tiède. Mais on s’en tape, non ?

– Oui, oui, on s’en tape, répondit La Poubelle.

– Alors, prends-toi une bière, trou du cul, dit le Kid en lui lançant une canette.

Lorsque La Poubelle arracha la languette de métal, une bonne giclée de mousse lui sauta au visage et le Kid éclata de rire, un petit rire maigrelet, en tenant à deux mains son ventre plat.

La Poubelle esquissa un timide sourire. Et il résolut que plus tard dans la nuit, lorsque le petit monstre aurait succombé au sommeil, il prendrait ses cliques et ses claques. Assez, c’est assez. Et puis, ce que le Kid avait dit du prêtre noir… La Poubelle avait si peur qu’il ne savait même pas de quoi. Dire des choses pareilles, même pour rigoler, c’est comme chier sur l’autel d’une église, ou montrer sa gueule au tonnerre en attendant que l’éclair vienne vous faire des caresses.

Le pire, c’est qu’il ne croyait pas du tout que le Kid voulait rigoler.

La Poubelle n’avait pas du tout envie de partir sur les routes de montagne, avec tous leurs virages en épingle à cheveux, en compagnie de ce nain complètement maboul qui biberonnait toute la journée (et apparemment toute la nuit) et qui parlait de faire sa fête à l’homme noir pour prendre sa place.

Entre-temps, le Kid avait englouti deux bières en deux minutes, puis il avait écrasé les boîtes d’aluminium et les avait jetées nonchalamment sur l’un des deux lits jumeaux de la chambre.

Morose, il regardait la télé, une Coors toute neuve dans la main gauche, le 45

dont il s’était servi pour faire sauter la serrure de la porte dans la droite.

– Pas de merde d’électricité, alors pas de merde de télé, dit-il d’une voix que la bière rendait de plus en plus traînante. Fait chier, bon Dieu fait chier ! Sûr que je suis bien content que tous ces trous du cul soient crevés, mais nom de Dieu de merde, et les sports ? Et le catch, hein ? Et les films cochons ? Ça, c’était bon, La Poubelle. C’est vrai qu’ils montraient jamais les types en train de faire minette, tu vois ce que je veux dire, mais les filles levaient quand même les pattes jusqu’au menton, sacré bordel de merde, tu vois ce que je veux dire ?

– Je vois.

– Ta gueule, c’est moi qui cause.

Et le Kid se plongea dans la contemplation de l’écran vide.

– Espèce de conne pourrie, cria-t-il en tirant sur la télé.

Le tube explosa avec un grand bruit creux. Du verre se répandit partout sur la moquette. La Poubelle leva le bras pour se protéger les yeux et sa bière se répandit sur le gazon artificiel de la moquette verte.

– Regarde ce que t’as fait, espèce de con ! s’exclama le Kid d’une voix vibrante d’indignation.

Et, tout à coup, le 45 fut braqué sur La Poubelle le petit trou noir du canon aussi gros et sombre que la cheminée d’un transatlantique. La Poubelle sentit comme un creux au fond de son estomac. Il crut pisser dans son froc, mais sans en être totalement sûr.

– Je vais te ventiler la machine à gamberger ! On renverse pas sa bière. Une autre marque, je dis pas mais c’était de la Coors. Moi, je pisserais de la Coors si je pouvais, t’as compris, ou faut que je te fasse un dessin ?

– Je comprends, murmura La Poubelle.

– Et tu crois qu’on en

fabrique encore de la Coors par les temps qui courent, hein, La Poubelle ?

Tu crois ça peut-être ?

– Non, murmura La Poubelle. Je ne crois pas.

– Ben t’as bien raison. Une espèce en voie d’extinction.

Il leva légèrement son pistolet. La Poubelle crut sa dernière heure arrivée. Puis le Kid abaissa son arme… légèrement.

Son visage était totalement vide et La Poubelle pensa que l’autre était en train de réfléchir, profondément.

– Je vais te dire, La

Poubelle, tu te prends une autre canette et tu fais cul sec. Si t’arrives à faire cul sec, je t’envoie pas bouffer les pâquerettes. T’as compris, ou faut que je te fasse un dessin ?

– Cul sec… c’est quoi, ça ?

– Nom de Dieu, t’es con à bouffer de la bite par paquets de douze ! Boire toute la boîte sans s’arrêter c’est ça que ça veut dire ! Où que t’as fait ton éducation, en Afrique avec les Nègres ? Va pas falloir faire le mariolle, La Poubelle. Si je dois te chier un pruneau, il part direct dans l’œil. Cette pétoire-là elle marche avec des balles doum-doum. Fendu de la gueule jusqu’au troufion. Chair à saucisses pour les cancrelats.

Il fit un geste avec son pistolet, ses yeux rouges fixés sur La Poubelle. La mousse de la bière lui faisait une petite moustache.

La Poubelle s’avança, prit une canette, arracha la languette.

– Vas-y. Jusqu’au bout. Et si tu dégueules, je te fais le cul comme une bouche de métro.

La Poubelle leva la canette et la bière fit glouglou. Il l’avala avec des mouvements convulsifs de la pomme d’Adam, sa pomme d’Adam qui montait et descendait comme un ludion dans son bocal. Et quand la canette fut vide, il la laissa tomber entre ses pieds, livra un combat qui lui parut interminable avec sa gorge et sauva finalement sa vie avec un long rot qui fit résonner les murs de la chambre. Le Kid renversa sa petite tête en arrière et partit d’un minuscule rire cristallin. La Poubelle vacillait sur ses pieds, souriait bêtement, malade. Tout à coup, d’un petit peu saoul qu’il était, il le fut complètement.

Le Kid rengaina son arme.

– O. K. Pas mal, La Poubelle.

Pas trop mal.

Le Kid continua à boire. Les canettes écrasées s’empilèrent sur le lit du motel. La Poubelle tenait une canette de Coors entre ses genoux et prenait une petite gorgée chaque fois que le Kid semblait le regarder d’un air réprobateur. Le Kid marmonnait ses histoires, de plus en plus fort et d’une voix de plus en plus traînante à mesure que les cadavres s’amoncelaient. Il parlait de ses voyages. Des courses qu’il avait gagnées. D’un chargement de drogue qu’il avait ramené du Mexique dans une camionnette de blanchisseur, avec un moteur de sept litres sous le capot. Saloperie, dit-il. Toute cette drogue était une foutue saloperie. Lui, il n’y touchait pas, mais nom de Dieu, quelques cargaisons de cette foutue merde et tu pouvais t’essuyer le cul avec des lingots d’or. Finalement, il commença à s’assoupir et ses paupières se fermèrent de plus en plus longtemps sur ses petits yeux rouges, ne revenant à mi-mât qu’à regret.

– Je vais lui faire la peau, La Poubelle, bafouilla le Kid. Je vais aller là-bas, voir comment ça marche, lui lécher son sale cul tant que j’aurai pas vu comment placer mes billes. Mais personne me commande à moi. Pas un fils de putain de sa mère. Pas longtemps en tout cas. Je fais pas dans la dentelle. Quand j’attaque un boulot, ça traîne pas. C’est ça mon style. Je sais pas qui il est, je sais pas d’où il vient, je sais pas comment il fait pour nous envoyer ses messages dans nos saloperies de machines à gamberger, mais je vais l’envoyer – énorme bâillement – l’envoyer chier ses boyaux au fond du trou. On va bien rigoler.

Lentement, il se laissa tomber sur son lit. De sa main s’échappa la canette de bière qu’il venait d’ouvrir. Encore une flaque de Coors sur la moquette. Il ne restait plus de bière et selon les calculs de La Poubelle, le Kid s’était envoyé à lui tout seul vingt et une canettes. La Poubelle ne parvenait pas à comprendre qu’un si petit homme puisse boire autant de bière. Par contre, il comprenait parfaitement que c’était l’heure pour lui de s’en aller. Il le savait, mais il se sentait fin saoul, faible, malade.

Par-dessus tout, il voulait dormir un peu. Et pourquoi pas ? Le Kid allait sans doute dormir comme une souche toute la nuit, peut-être même jusqu’à midi demain matin. Tout le temps de faire un petit somme. Il se rendit donc dans l’autre chambre (sur la pointe des pieds, malgré l’état comateux du Kid) et ferma de son mieux la porte communicante – c’est-à-dire qu’elle resta entrebâillée, les balles ayant complètement démoli la serrure. Il y avait un réveil sur la table de nuit. La Poubelle le remonta et, ne sachant pas l’heure juste (ce qui lui était totalement indifférent d’ailleurs), il le régla à minuit. Puis il mit la sonnerie à cinq heures du matin. Il s’allongea sur l’un des deux lits jumeaux sans même ôter ses tennis. Cinq minutes plus tard, il dormait.

Quand il se réveilla dans l’obscurité sépulcrale du petit matin, une odeur de bière lui balaya le visage comme une petite brise de mer. Il y avait quelque chose dans le lit à côté de lui quelque chose de chaud et de doux qui gigotait. Pris de panique, il crut d’abord que c’était une belette, sortie tout droit de son cauchemar du Nebraska. Il poussa un petit gémissement quand il comprit que l’animal qui s’était mis au lit avec lui, quoique pas très gros, l’était quand même trop pour être une belette. La bière lui faisait mal à la tête, taraudant sans pitié ses tempes.

– Prends-la, murmura le Kid dans le noir.

La Poubelle sentit qu’on lui prenait la main et qu’on la posait sur une chose dure et cylindrique qui battait comme un piston.

– Branle-moi. Allez

branle-moi, tu sais comment faire, j’ai su ça quand je t’ai vu la première fois.

Allez, enfoiré de mes deux, branle-moi.

La Poubelle savait comment faire.

Fort heureusement. Les longues nuits en taule s’étaient chargées de le lui apprendre. On disait que c’était pas bien, que c’était un truc de pédale. Mais ce que faisaient les pédales, c’était quand même mieux que ce que faisaient certains autres, ceux qui passaient leurs nuits à aiguiser des manches de cuillers, ceux qui restaient allongés sur leur lit et qui faisaient craquer leurs doigts en vous regardant avec un drôle de sourire.

Le Kid avait posé la main de La Poubelle sur un pistolet d’un modèle qu’il connaissait parfaitement. Si bien que La Poubelle referma la main et commença son petit travail. Quand il aurait terminé, le Kid se rendormirait. Et lui, il foutrait le camp.

La respiration du Kid était devenue saccadée et l’avorton suivait la mesure en donnant des petits coups de hanches. Au début, La Poubelle ne comprit pas que le Kid défaisait sa ceinture, puis faisait glisser ses jeans et son slip jusqu’à ses genoux. La Poubelle le laissa faire. Tant pis si le Kid voulait la lui mettre. La Poubelle s’était déjà fait mettre. On n’en meurt pas. C’est pas du poison.

Puis sa main se figea. Cette chose qui tout à coup poussait contre son anus n’était pas de la chair. C’était de l’acier, froid, très froid.

Et tout à coup, il comprit ce que c’était.

– Non murmura-t-il.

Terrifié, il ouvrit de grands yeux dans le noir. Et dans le miroir, il aperçut vaguement ce visage de poupée homicide qui se penchait sur lui, les cheveux tombant sur ses yeux rouges.

– Si, murmura le Kid. Et ne perds pas le rythme, La Poubelle. Ne manque pas un seul coup. Ou bien j’appuie et je te fais sauter la boîte à merde. Des doum-doum, La Poubelle. T’as compris, ou faut que je te fasse un dessin ?

La Poubelle se remit au travail en pleurnichant. Mais ses pleurnichements se transformèrent bientôt en petits halètements de douleur quand le canon du 45 fit son entrée, se fraya un passage en tournant sur lui-même, en forçant, en déchirant. Était-ce possible que La Poubelle en ressentît une quelconque excitation ? Mais oui, parfaitement.

Finalement, le Kid fut le témoin de cette excitation.

– Tu aimes ça ? haleta

le Kid. Je savais bien tas de merde. Tu aimes qu’on te la mette au cul ? Réponds oui, tas de merde. Réponds oui ou je te fais sauter le trou de balle.

– Oui, pleurnicha La

Poubelle.

– Tu veux que je te branle ?

Non, il n’en avait pas envie. Excité ou pas, il ne voulait pas. Mais il n’était pas assez bête pour dire non.

– Oui.

– Non, je toucherai jamais ton pétard, même si c’était du diamant. Arrange-toi tout seul. Le bon Dieu t’a donné deux mains, non ?

Pendant combien de temps ? Dieu le savait peut-être, mais pas La Poubelle. Une minute, une heure, un siècle – quelle différence ? La Poubelle savait qu’à l’instant de l’orgasme du Kid, il sentirait deux choses en même temps : le jet chaud du sperme du petit monstre sur son ventre et le bourgeonnement d’une balle doum-doum lui déchirant les entrailles. Lavement final.

Puis les hanches du Kid se figèrent et son pénis fut pris de convulsions dans la main de La Poubelle qui sentit son poignet devenir tout visqueux, comme un gant de caoutchouc. Un instant plus tard, le pistolet se retirait. Des larmes silencieuses de soulagement ruisselèrent sur les joues de La Poubelle. Il n’avait pas peur de mourir, du moins pas au service de l’homme noir, mais il ne voulait pas mourir dans cette chambre de motel, au service d’un psychopathe. Pas avant d’avoir vu Cibola. Il aurait bien voulu prier Dieu, mais il savait instinctivement que Dieu ne prêterait pas une oreille sympathique à ceux qui avaient promis leur allégeance à l’homme noir. Et de toute façon, est-ce que Dieu avait jamais fait quelque chose pour La Poubelle ? Ou même pour Donald Merwin Elbert ?

Dans le silence entrecoupé par le bruit de leurs respirations, le Kid se mit à chanter d’une voix fausse, éraillée, mais sa chanson se perdit bientôt dans les ronflements de l’avorton : – Mes potes et moi, on nous connaît… ouais, et les voyous nous font pas chier…

C’est le moment de partir, pensa La Poubelle, mais il avait peur de réveiller le Kid s’il bougeait. Je fous le camp dès que je suis sûr qu’il dort vraiment. Cinq minutes. Ça devrait pas prendre plus longtemps.

Mais, dans le noir, personne ne sait vraiment combien durent cinq bonnes minutes ; on pourrait même dire que cinq minutes, ça n’existe pas dans le noir. Il attendit donc. Il s’assoupit, puis se réveilla sans savoir qu’il s’était assoupi. Quelques instants plus tard, il était profondément endormi.

Et maintenant, il était sur une route, très haut. Il faisait noir. Les étoiles paraissaient si proches qu’on aurait pu les toucher, les décrocher du ciel et les jeter dans un bocal, comme des lucioles. Il faisait très froid. Et, à la lumière glacée des étoiles, il voyait danser les rochers vivants entre lesquels s’enfonçait la route.

Dans l’obscurité, quelque chose s’avançait vers lui.

Puis sa voix, venue de nulle part, venue de partout : Je te donnerai un signe dans les montagnes. Je te montrerai ma puissance. Je te montrerai ce qui arrive à ceux qui veulent se soulever contre moi. Attends. Regarde. Des yeux rouges commencèrent à s’ouvrir dans le noir, comme si quelqu’un avait allumé des fanaux. Et les yeux entouraient La Poubelle de toutes parts. Au début, il crut que c’étaient des yeux de belettes mais, quand le cercle se referma autour de lui, il vit de grands loups gris des montagnes, oreilles dressées, babines noires dégoulinantes de bave. Il avait peur.

Ils ne vont pas te faire de mal, mon bon et fidèle serviteur. Tu vois ? En un clin d’œil, les grands loups gris avaient disparu.

Regarde, disait la voix.

Attends, disait la voix.

Et ce fut la fin de son rêve. Quand il se réveilla, le soleil entrait à flots dans la chambre de motel. Le Kid était debout à la fenêtre, en pleine forme après sa séance de dégustation des produits de la Adolph Coors Company, aujourd’hui défunte. Ses cheveux avaient repris leurs anciennes ondulations, fantastiques vagues et tourbillons, et l’avorton contemplait son reflet sur la vitre. Il avait posé son blouson de cuir sur le dossier d’une chaise. Les pattes de lapin pendouillaient comme de petits cadavres sur un gibet.

– Hé, tas de merde ! J’ai cru que j’allais devoir te graisser la patte encore un coup pour te réveiller. Allez, dépêche-toi. On a du boulot aujourd’hui. On va bien rigoler, non ?

– Sûrement, répondit La Poubelle avec un curieux sourire.

le fléau
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